1- Le cours.
Nous avons commencé et développé notre cours sur le calcul variationnel. Nous avons posé les équations d’Euler-Lagrange, nous avons vu l’identité de Beltrami qui dans les cas simple, nous donne directement une intégrale première. Nous avons vu ensuite la généralisation de l’équation E-L aux champs, c’est à dire des vecteurs à composantes dans un espace à dimension : . Ceci nous permet par exemple d’étudier l’électromagnétisme dans sa formulation Lagrangienne et constitue le devoir que j’ai donné aux étudiants, à rendre avant le lundi 11 avril, rédigé en Latex (ou Lyx) et envoyé sous forme pdf. Ce sera également l’occasion pour les étudiants d’utiliser un éditeur de texte scientifique.
Le devoir consiste à calculer le champ EM (c’est à dire les équation de Maxwell), étant donnée les particules. On peut résoudre le problème inverse : étant donnée le champ EM, obtenir les équations du mouvement des particules. Ce problème était l’objet de l’examen de l’année dernière . Je pense faire un problème pour l’examen de cette année qui consisterai à obtenir les équations d’élasticité à partir de la formulation Lagrangienne. Ceci est un peu plus compliqué, puisqu’il faut gérer les conditions aux bords (les corps solides étant fini). Si j’arrive à simplifier suffisamment le problème, vous l’aurez à l’examen. La formulation est très proche du champ EM (c’etait d’ailleur la démarche historique de Maxwell en sens inverse).
2- Le calcul tensoriel.
Les équations d’EL du champ m’ont amené à utiliser les notations tensoriels. J’ai l’impression que pour les étudiants, le mot « tenseur » évoque un sommet mystérieux et une notion compliquée. Malheureusement, je n’ai pas le temps cette année de donner quelques notions des tenseurs. Ceci dit, démystifions un peu les choses :
A notre niveau, les tenseurs généralisent simplement la multiplication. prenons l’équation de la dynamique
.
Cette relation nous indique que pour obtenir le vecteur force, il faut prendre le vecteur accélération et le multiplier par un nombre appelé masse. La relation entre l’accélération et la force est linéaire : si nous avons deux fois plus de , on aura deux fois plus de $latex \vec{F}$. Notons une conséquence de cette relation : la force et l’accélération sont toujours parallèle. Ceci est en plus de la linéarité. Nous pouvons parfaitement avoir la linéarité, mais pas le parallélisme. Par exemple, prenons un cristal dielectrique, et éclairons le par la lumière polarisée. Le champs à la sortie dépend de façon simple du champ à l’entrée :
La relation est encore linéaire : deux fois plus de champs à l’entrée nous donne deux fois plus de champ à la sortie. Par contre, les deux champs ne sont à priori pas parallèle (cela dépend des propriété du cristal). Il est évident que n’est pas u nombre, mais un objet plus compliqué appelé tenseur. Si nous nous sommes données un système de coordonnées, nous pouvons représenter par une matrice et écrire (nous sommons sur l’indices répété)
Ce qui est important est de ne pas confondre qui est une quantité fondamentale comme la masse , et sa représentation matricielle qui dépend du système de coordonnées.
L’exemple ci-dessus relie deux vecteurs, mais nous pouvons avoir une opération linéaire qui relie deux tenseurs (d’ordre deux), comme par exemple en élasticité
où la contrainte et la déformation sont des tenseurs d’ordre deux, est le tenseur d’elsatcité est en tenseur d’ordre 4. Dans un système de coordonnée, la représentation tensoriel de utilise 4 indices.
Normalement, cela vous suffit pour faire plein de chose au niveau L3-M2. Pour aller plus au fond des choses, on doit revoir notre concept de vecteur, et le concept dual de forme linéaire. C’est un chapitre passionnant de la géométrie, et par conséquent de la physique (pratiquement toute la physique est de la géometrie). Frédéric Faure donne un cours de calcul tensoriel en M1 et j’encourage vivement les étudiants à le suivre. Par ailleurs, nos collègues Semay et Silvestre-Brac ont écrit un petit livre très abordable sur le calcul tensoriel. La littérature anglo-saxonne comporte évidemment un choix beaucoup plus large.
En tout cas, n’abordez pas le calcul tensoriel à l’ancienne, comme Ricci et Levi-Civita l’avaient introduit en 1901, et qui est encore malheureusement trop souvent enseigné.